Les mots demandent justement de la politesse,
la grammaire du respect,
l'écriture de l'élégance.
Bernard Pivot (tweet 24 septembre 2015)
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Les mots demandent justement de la politesse,
la grammaire du respect,
l'écriture de l'élégance.
Bernard Pivot (tweet 24 septembre 2015)
Laetitia Casta par Herb Ritts pour le Calendrier Pirelli 1999
Gala p.59, 22 juillet 2015
Et sinon, du mariage considéré comme un des beaux-arts
par Philippe Sollers et Julia Kristeva
La science a réalisé et confirmé ce que les hommes avaient anticipé dans des songes
qui n'étaient ni creux ni absurdes.
Si les chrétiens ont parlé de la Terre comme d'une vallée de larmes et si les philosophes n'ont vu dans le corps qu'une vile prison de l'esprit ou de l'âme, personne dans l'histoire du genre humain n'a jamais considéré la Terre comme la prison du corps, ni montré tant d'empressement à s'en aller, littéralement, dans la Lune. L'émancipation, la laïcisation de l'époque moderne qui commença par le refus non pas de Dieu nécessairement, mais d'un dieu Père dans les cieux, doit-elle s'achever sur la répudiation plus fatale encore d'une Terre Mère de toute créature vivante ?
Il se pourrait, créatures terrestres qui avons commencé d'agir en habitants de l'univers, que nous ne soyons plus jamais capables de comprendre, c'est-à-dire de penser et d'exprimer, les choses que nous sommes cependant capables de faire. En ce cas tout se passerait comme si notre cerveau, qui constitue la condition matérielle, physique, de nos pensées, ne pouvait plus suivre ce que nous faisons, de sorte que désormais nous aurions vraiment besoin de machines pour penser et pour parler à notre place.
Plus proche, également décisif peut-être, voici un autre événement non moins menaçant. C'est l'avènement de l'automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l'humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l'asservissement à la nécessité. Cela n'est vrai, toutefois, qu'en apparence. L'époque moderne s'accompagne de la glorification théorique du travail et elle arrive en fait à transformer la société tout entière en une société de travailleurs. C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste.
Dans la sphère d'une destinée, la durée du temps à l'extérieur et à l'intérieur n'est pas la même qu'en apparence ; en réalité, ce sont les événements qui servent de mesure à l'âme : elle compte l'écoulement des heures d'une toute autre façon que le froid calendrier.
Enivrée de sentiment, transportée et fécondée par le destin, elle peut éprouver d'infinies émotions dans le temps le plus court ; par contre, sevrée de passion, d'interminables années lui feront l'effet d'ombres fugitives.
C'est seulement quand un être met en jeu toutes ses forces qu'il est vraiment vivant pour lui, pour les autres, toujours il faut qu'un feu intérieur embrase et dévore son âme pour que s'extériorise sa personnalité.
C'est toujours la passion qui dévoile à une femme son caractère, c'est toujours dans l'amour et dans la douleur qu'elle atteint sa véritable mesure.
Et décrocher la lune
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano n°3 op.29 en mi bémol majeur
Ne vous attachez jamais à une créature sauvage, mister Bell ! lui conseilla Holly.
Dès qu'elle vit la lettre, elle loucha et ses lèvres se tordirent en un dur petit sourire qui la vieillit terriblement. "Chéri, me dit-elle, peux-tu atteindre le tiroir là-bas, et me donner mon sac ? Une fille bien ne lit pas ce genre de lettres sans se mettre du rouge aux lèvres."