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  • Le refus, Imre Kertész

    kertesz, le refus, vieux, pascal perichon

    Crédits photographiques Pascal Périchon

     

    Le vieux se sentait
    - et on ne peut pas nier qu'il avait toutes les raisons pour cela -
    comme un vieux à qui plus rien ne peut arriver,
    rien de nouveau, ni de bon ni de mauvais
    (l'un-peu-mieux et l'un-peu-pire ayant toutefois des chances inégales)
    (bien qu'essentiellement, cela ne change rien à l'essentiel) :
    comme quelqu'un à qui tout est déjà arrivé
    (même ce qui pourrait encore ou aurait pu arriver),
    qui a déjoué - provisoirement - la mort,
    vécu - définitivement - sa vie,
    reçu de modestes récompenses pour ses péchés
    et de sévères punitions pour ses vertus,
    et n'est dorénavant plus qu'un nom permanent sur la liste grise
    - dressée on ne sait où ni selon quelle inspiration -
    des personnes considérées en surnombre ;
    mais qui, envers et contre tout,
    se réveille tous les matins avec l'idée d'exister quand même
    (ce qui n'est pas une sensation si désagréable)
    (qu'elle pourrait l'être)
    (s'il prenant toujours tout en considération)
    (ce qu'il ne faisait jamais).

     

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