Je me souviens de toi,
de ta barbe mal rasée,
ta gueule qu'on avait envie de baiser
encore et encore,
sur les lèvres,
sur les paupières closes,
fermées sur nos nuits qui stoppaient le temps.
Je me souviens de ta bouche,
de tes dents avides qui avaient toujours faim,
de tout de moi de nous,
ces dents qui mordaient,
qui s'agrippaient à la vie, à l'envie,
qui refusaient de se laisser brider.
Je me souviens de tes yeux,
noirs, profonds,
un puits, une prison
où j'étais libre d'être ta prisonnière,
des yeux fiévreux,
fatigués mais qui lisaient
le monde sans jamais se tromper.
Je me souviens de tes mains,
de tes doigts qui parcouraient ma peau,
qui s'accrochaient, qui griffaient
comme pour retenir des morceaux de nous,
comme pour dire qu'on ne mourra jamais,
nous sommes au delà de ça.
Je me raccroche à ma mémoire.
J'entends le vent qui souffle dans les branches, dans les méandres de mon cerveau. J'ai tellement peur de vous oublier.
Je me souviens de toi, de ta barbe mal rasée, ta gueule qu'on avait envie de baiser encore et encore, sur les lèvres, sur les paupières closes, fermées sur nos nuits qui stoppaient le temps. Je me souviens de ta bouche, de tes dents avides qui avaient toujours faim, de tout de moi de nous, ces dents qui mordaient, qui s'agrippaient à la vie, à l'envie, qui refusaient de se laisser brider. Je me souviens de tes yeux, noirs, profonds, un puits, une prison où j'étais libre d'être ta prisonnière, des yeux fiévreux, fatigués mais qui lisaient le monde sans jamais se tromper. Je me souviens de tes mains, de tes doigts qui parcouraient ma peau, qui s'accrochaient, qui griffaient comme pour retenir des morceaux de nous, comme pour dire qu'on ne mourra jamais, nous sommes au delà de ça. Je me souviens de ton corps. De chaque cicatrice, de chaque trace d'un passé trop brutal. Et de ma bouche qui tentait d'apaiser ces brûlures à jamais à vif. Je garde l'empreinte de ton corps en moi, chaque bruit sourd de la chair qui s'entrechoque, chaque mouvement de tes hanches, chaque marque sur ma peau, je ne veux pas qu'elles s'en aillent. Je ne veux pas. Les murs gardent en mémoire les cris rauques de nos amours. L'écho résonne encore, après toutes ces années. Je n'ai jamais pu t'être infidèle, depuis.
Mais avec le temps va, tout s'en va.
Le vent souffle dans les branches de ma mémoire, j'ai peur qu'il disperse nos souvenirs, comme un vulgaire tas de feuilles mortes qui manqueront à l'appel de la forêt.