Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Fichtresque

  • Aragon, poème écrit vers 32 ans

    Remerciements à JnB le bijou de nuit
    qui attend son porte-cigarette
    pour m'avoir fait replonger cette nuit en poësie
    profond profond

     

    ¤    ¤    ¤

     

    Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire
    L’amour
    Sais-tu
    Et le ciel a le goût du sable dispersé

     

    aragon aragon
    Louis Aragon (3 octobre 1897 - 24 décembre 1982)

     

    Tous deux crachons tous deux
    Sur ce que nous avons aimé tous deux
    Ce qui passe entre nous de sombre et d’inégalable
    Comme un dialogue de miroirs abandonnés
    Certains noms sont chargés d’un tonnerre lointain
    Une espèce de sanglot commode
    Une valse de miroirs
    Un dialogue nulle part
    Écoute ces pays immenses où le vent
    Pleure sur ce que nous avons aimé
    Je me souviens de ton épaule
    Je me souviens de ton coude
    Je me souviens de ton linge
    Je me souviens de tes pas
    Que le jour faiblissait sur des camions bleus
    Je me souviens de tant de choses
    De tant de soirs
    De tant de chambres
    De tant de marches
    De tant de colères
    De tant de haltes dans des lieux nuls
    Où s’éveillait pourtant l’esprit du mystère pareil
    Au cri d’un enfant aveugle dans une gare-frontière
    Je me souviens
    Aima Fut Vint Caressa
    Attendit Épia les escaliers qui craquèrent
    Attendit attendit puits profonds
    J’ai cru mourir d’attendre
    Le silence taillait des crayons dans la rue
    Ce taxi qui toussait s’en va crever ailleurs
    Attendit attendit les voix étouffées
    Devant la porte le langage des portes
    Hoquet des maisons attendit
    Aima aima aima mais tu ne peux pas savoir combien
    Aima c’est au passé
    Aima aima aima aima aima
    0 violences
    Ils en ont de bonnes ceux
    Qui parlent de l’amour comme d’une histoire de cousine
    Ah merde pour tout ce faux-semblant
    Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire
    L’amour
    Sais-tu
    Et le ciel a le goût du sable dispersé
    Nous arrivons à parler de ce que c’est que de
    Coucher ensemble pendant des années
    Pareilles à des voiles marines qui tombent
    Sur le pont d’un navire chargé de pestiférés
    Qu’est-ce donc qui m’émeut à un pareil point
    Dans ces derniers mots
    Le mot dernier peut-être mot en qui
    Tout est atroce atrocement irréparable
    Le dernier mot d’amour imaginez-vous ça
    Et le dernier baiser et la dernière
    Nonchalance
    Et le dernier sommeil Tiens c’est drôle
    Je voulais dire les derniers instants
    Les derniers adieux le dernier soupir
    Le dernier regard
    L’horreur l’horreur l’horreur
    Crachons veux-tu bien
    Sur ce que nous avons aimé ensemble
    Sur nos lits défaits
    Sur notre silence et sur les mots balbutiés

    (Ci-avant une proposition de version courte libre)
    (Ci-après la version originale de l'auteur)

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • Etymologie - Entrer comme un âne dans un moulin

    venus, louvre, frederic bey
    Musée du Louvre, crédits photographiques Frédéric Bey

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • Pour toi mon amour - Jacques Prévert

    Katherine Villemin, norway, norvege
    En Norvège - Crédits photographiques Katherine Villemin

     

    Je suis allé au marché,
    Et j'ai acheté, 
    Pour toi,
    Mon amour.

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • Les bons élèves - Boris Vian

    gilet jaune, boris vian, police
    Un samedi place de la République, crédits photographiques Jana Hobeika

     

    Lune et Paton descendirent l'escalier de l'Ecole des Fliques.
    Ils sortaient du cours d'Anatomie contribuable
    et s'apprêtaient à déjeuner
    avant de reprendre leur stage
    devant l'immeuble du Parti Conformiste
    dont des vilains énergumènes venaient de briser
    les vitrines avec des bâtons noueux.

    Lune attendait en faction devant l'immeuble du Parti Conformiste.
    Il regardait les livres et les titres lui donnaient mal à la tête.
    Il ne lisait jamais que son bréviaire flique,
    avec les quatre mille cas de contredanse à savoir par coeur,
    depuis pipi dans la rue jusqu'à parler de trop près à un flique.

    - Encore un fasciste ! dit Paton qui arrivait. 

     

    ¤

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • J'aime plus Paris - Thomas Dutronc

    dutronc,paris
    Crédits photographiques Chloé Hage

     

    J'irais bien voir la mer
    Écouter les gens se taire
    J'irais bien boire une bière
    Faire le tour de la terre
    Pourtant Paris
    C'est toute ma vie
    C'est la plus belle
    J'en fais le pari
    Il n'y a qu'elle
    C'est bien l'ennui
    J'aime plus Paris

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • Les fourmis - Boris Vian

    Remerciements à A.Torchiaro pour m'avoir rappelé
    le bonheur qu'on éprouve
    à tenir entre ses mains une édition originale

    ¤    ¤    ¤

     

    fourmis,boris vian, milan, duomo
    Détail du Duomo de Milan, crédits photographiques Jana Hobeika

     

    Les fourmis :
    titre du livre, qui est une collection de textes de Boris Vian, publiée en 1949,
    et titre du premier texte, pages 7 à 22.

    Par grand bonheur, j'ai mis la main sur un exemplaire de l'édition originale et
    je l'ai vite offert à qui de droit.

    Alors pour une fois je donne un avis : 
    j'ai aimé Voyage au bout de la Nuit (1932),
    et j'aime Les Fourmis qui ont un je-ne-sais-quoi vianesque en guise de chute.

    *

    Pour rappel, on parle souvent beaucoup beaucoup de paix... quand une guerre couve.

    *

     

    Lire la suite

    0 commentaire
  • Vacance

    Remerciements à A.Torchiaro pour l'introduction au film Vacances Romaines

    ¤    ¤    ¤

    rome, souvenirs, jana hobeika, janine hobeika
    Souvenirs sans voyage

     

    Vacance, substantif féminin :

    Définition au singulier [Suivi d'un compl. déterm.] État de ce qui est vacant.

    A. − État de ce qui est vide, inoccupé. Synon. vacuité.J'aime entre tous un petit monument votif au bord d'un chemin (...). Sa niche est vide. Je souffre de cette vacance (BarrèsVoy. Sparte, 1906, p. 258).
    B. − État d'un emploi, d'un poste, d'une charge momentanément dépourvu(e) de titulaire. Vacance par décès, par démission; vacance d'une place, d'une fonction; vacance d'un siège d'académicien, d'une chaire de faculté; vacance du trône; vacance de la présidence de la République. Toute place vacante de sous-officier est attribuée par priorité au candidat du corps où la vacance s'est produite (Lubrano-LavaderaLégisl. et admin. milit., 1954, p. 60):
    Six mois passèrent ainsi, bon gré, mal gré, et puis une vacance survint dans notre personnel et nous eûmes tout à fait besoin soudain d'une infirmière bien au courant pour les massages, la nôtre était partie sans avertir pour se marier. CélineVoyage, 1932, p. 582.
    − DR. CIVIL. Vacance de succession. État provisoire d'une succession qui n'est réclamée par personne, que les héritiers soient inconnus ou que les héritiers y aient renoncé (d'apr. Jur. 1981).
    − POL. Vacance du pouvoir. Temps pendant lequel l'autorité de l'État ne s'exerce pas, où les instances du pouvoir politique ne peuvent pas fonctionner. Les affaires de l'État ne peuvent supporter plus longtemps la vacance du pouvoir!(Césaire ds Lar. Lang. fr.).
    C. − Au fig. Vide affectif, moral ou intellectuel. Synon. vacation (littér.), vacuité.La sensation de la vacance est une chose que l'extrême jeunesse est inapte à apprécier: elle lui apparaît toujours soit sous la catégorie du vide, soit sous celle du sentimental (Du BosJournal, 1928, p. 26). L'être pensant qui n'a que soi pour but souffre d'une vacance abominable (GideJournal, 1931, p. 1072).
     

    Lire la suite

    0 commentaire